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KOSOVO. Le pour .. et le contre.


Tiré de :

88https://www.uninfinicerclebleu.com/book/dossier-kosovo/

 

Dossier Kosovo

Auteur : Jevtitch Mgr Athanase

Traduit du serbe

L’actualité centrée sur la crise des pays de l’Est a remis en exergue le problème du Kosovo. Cette région, depuis le Moyen Age, est considérée comme le berceau de l’Etat serbe. Les innombrables monastères, églises et trésors artistiques qui s’y déploient l’attestent. C’est au Kosovo qu’en 1389 fut consommée la défaite face aux Turcs qui valut au peuple serbe d’être placé sous leur tutelle. Une tutelle, d’ailleurs, qui allait concerner tout le monde balkanique.

Les Albanais, convertis à l’Islam, se mirent au service de l’empire ottoman, et semèrent la terreur sur la population autochtone qui dut ainsi quitter ses terres. Il en résulta, au cours des siècles, une modification démographique au profit des Albanais, même si, en 1900, les Serbes se trouvaient encore en position majoritaire. En 1912, la Serbie libère le Kosovo. En 1914débute la Première Guerre mondiale. Pendant la retraite de l’armée et de la population serbes devant les Allemands et les Autrichiens, les Albanais se livrent au pillage et au massacre de soldats déjà décimés par la faim et les épidémies. Pourtant, en 1918, après un effort de guerre sans précédent, la Serbie, alliée notamment à la France, sort victorieuse du grand conflit. En 1919 naît un nouvel Etat: la Yougoslavie.

Ce sont la Seconde Guerre mondiale et la guerre civile qui déséquilibrent profondément la situation démographique au Kosovo. D’abord par la terreur que les Albanais alliés à l’Italie fasciste exercent sur la population serbe qui abandonne ainsi le pays natal et qui, même après la guerre, par la décision de Tito, ne peut regagner ses foyers. Le pouvoir communiste ignore délibérément les forfaits perpétrés par les Albanais : violation de sépultures orthodoxes, profanations des églises., viols et persécutions psychologiques. « Une Serbie faible – une Yougoslavie forte » est le slogan qui inspire la constitution de 1974. L’immigration clandestine provenant d’Albanie ainsi qu’une forte démographie complètent l’actuelle situation de la région. Après quatre décennies d’oppression politique et de propagande la culpabilisant, la Serbie retrouve sa voix. Ce livre est la chronique des luttes menées par le clergé orthodoxe, les intellectuels et le peuple pour le maintien des droits historiques serbes et monténégrins sur le Kosovo. Athanase Jevtitch s’est arrêté dans les villes, les villages, les monastères. Il a écouté les récits des habitants, de ceux qui ont résisté à toutes les pressions et se sont maintenus sur leur terre.

Le lecteur trouvera ici matière à se familiariser avec une histoire complexe, souvent victime de simplifications hâtives.


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 KOSOVO. Le pour .. et le contre.
Tiré de :

https://www.uninfinicerclebleu.com/book/la-signification-du-kosovo-dans-lhistoire-du-peuple-serbe/

 

La signification du Kosovo dans l’histoire du peuple serbe

Auteur : Despot Slobodan

Si les Occidentaux qui essaient aujourd’hui de confisquer le Kosovo au peuple serbe le faisaient à cause de principes fermes et sincères, ils auraient – par exemple – depuis longtemps sanctionné la Turquie pour son éradication des Kurdes, plutôt que de lui vendre les armes nécessaires à cette besogne.

Or il n’en est rien. Aucune minorité souffrante hors de Serbie ne mobilise l’armada aérienne de l’ OTAN.

La question du Kosovo n’est donc pas une question de droits de l’homme.

Qu’est-ce alors que la question du Kosovo?

Du point de vue albanais, une affaire de chiffres : neuf dixièmes de la population locale et une démographie explosive.

Du point de vue américain, une affaire géostratégique : le cap occidental de l’Islam asiatique, qu’il s’agit de contrôler.

Du point de vue allemand (et donc européen), un problème socio-économique : une source de réfugiés encombrants qu’on aimerait voir refluer là d’où ils sont venus.

Et le point de vue serbe? Hormis des simplifications stupé­fiantes d’incompétence et de partialité, le public occidental n’en a reçu pratiquement aucun écho. Aux personnes encore sou­cieuses de comprendre, ce cahier fournit quelques repères fon­damentaux, à l’écart des habituelles argumentations matérialistes et politiques.


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http://myfiles.free.fr/dossiers/kosovo/fer_cheval.php
 
 

DOSSIER KOSOVO 

Sommaire

1/ Introduction : une guerre de médias
2/ Le plan fer à cheval
3/ L'exode
4/ Les chiffres
5/Le génocide
6/ les 40 000 disparus du camp de Blace
7/ l'imagination au pouvoir et les fantasmes d'atrocités des journalistes
8/ La situation avant les bombardements
9/ La guerre humanitaire
Les bombardements et leurs dommages collatéraux
L' écologie guerrière (en construction)
10/ l'UCK (en construction)
11/ la nazification des Serbes (en construction)
12/ les dissidents nazifiés en France aussi (en construction)
13/ les acteurs du conflit

Bilan : promesses de l'OTAN et réalisations
Épuration ethnique subie par les Serbes
Agim Ceku chef de la police nommé par Kouchner
Assassinats, attaques, enlèvements : chiffres
Destruction de sanctuaires chrétiens juin à septembre 1999
Audience TPIY, témoignage de Riedlmayer sur le dossier des sanctuaires
Djakovica, pour qui sonnent les cloches ?
Enlèvements et assassinats de moines orthodoxes
Le monastère de Decani
Kosovo Polje, épuration ethnique avril à septembre 2000
Oblic, Serbes et Roms chassés
Gnjilane
Mars 2002 Belo Polje, près de Pec : village mort
Mitrovica sud : le calvaire des derniers Serbes
Tuerie d'enfants serbes à Goradzevac 2003
Septembre 2003 Article du Figaro Magazine : Kosovo, la terrible agonie des Serbes
Photos - maisons serbes détruites sous les yeux de la KFOR

Le règne de la mafia : traffic de drogue, mise en esclavage pour prostitution (en construction)

Le pogrom de mars 2004
Prizren : l'attaque
Prizren  : le résultat
Mitrovica : attaque du quartier serbe
Mitrovica : attaque et destruction de l'église Saint Sava, éventrement des cercueils
Podujevo : attaque et destruction fimées de l'église Saint Andréas
Podujevo : le résultat
Vucitrn
Belo Polje
Djakovica
Lipljan

14/ documents et bibliographie cartes
15/ sites



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Tiré de :

https://blogs.mediapart.fr/serge-metais/blog/031220/kosovo-le-tribunal-special-produit-d-une-imposture


Le Tribunal spécial pour le Kosovo a rendu public son acte d’accusation : Hashim Thaçi et trois autres anciens dirigeants de l’Armée de Libération du Kosovo sont inculpés de « crimes de guerre » et de « crimes contre l’humanité ». Mais nulle trace de trafics d’organes prélevés sur des prisonniers serbes, une infamie montée par les services secrets serbes et russes. Les dirigeants de l’UE peuvent-ils laisser le procès se dérouler comme si de rien n'était ? 
   
Le Tribunal spécial pour le Kosovo a rendu public son acte d’accusation le 4 novembre. Hashim Thaçi (le président kosovar qui a dû démissionner) et trois autres anciens dirigeants de l’Armée de Libération du Kosovo (UÇK, en albanais) sont maintenant inculpés de « crimes de guerre » et de « crimes contre l’humanité ». Ils sont incarcérés à La Haye.
Ils sont tenus responsables de crimes qui auraient été commis entre mars 1998 et septembre 1999, sur des lieux où l’UÇK aurait détenu des prisonniers. L’accusation en répertorie une quinzaine au Kosovo, parmi lesquels des postes de police dont elle avait pris le contrôle, et deux dans le nord de l’Albanie.
Mais le plus important, c’est qu’on ne trouve rien dans l’acte d’accusation sur de prétendus trafics d’organes prélevés sur des prisonniers serbes. L’enquête n’a rien pu retenir pour fonder une accusation. Nous avons ainsi la confirmation que les allégations portant sur des trafics d’organes sont bien une infamie montée par les services secrets serbes et russes.
Cela pose le problème de la légitimité du Tribunal spécial pour le Kosovo, créé en 2015. Il est, en fait, le produit d’une opération de désinformation parmi les plus abouties depuis l’effondrement des régimes communistes. Les dirigeants de l’Union européenne l’ont aujourd’hui sur les bras. Peuvent-ils laisser le procès se poursuivre comme si de rien n’était ?
Mais, avant de répondre à cette question, il convient de revenir sur la nature de l’opération de désinformation qui a conduit à la création du Tribunal spécial. Comment en est-on arrivé là ?
La désinformation, une arme de guerre
Pour comprendre, il faut, tout d’abord, rappeler que les services secrets yougoslaves étaient organisés sur le modèle soviétique. Comme le KGB, l’UDB (la Sécurité d’Etat yougoslave) était une police politique. Ces services n’étaient pas seulement des organes de répression et de censure. Ils étaient aussi chargés d’écrire ou de réécrire l’histoire, de fournir des fiches aux responsables des médias (désignés comme « organes d’information de masse ») leur disant comment il convenait d’interpréter ou de présenter certaines actualités. Ils pouvaient aussi monter des opérations ou coups tordus, créer des « évènements » destinés à former l’opinion publique.
Nous n’évoquerons que deux exemples pour illustrer cette pratique durant la guerre du Kosovo. Le premier est l’affaire du « four crématoire », en août 1998 : l’armée et les forces de sécurité serbes venaient de reprendre la localité de Kleçkë à l’UÇK ; on y découvrit alors opportunément un four à chaux duquel furent extraits des ossements et des restes humains non calcinés. Deux jeunes Albanais, les frères Mazreku, présentés comme des « soldats de l’UÇK » furent arrêtés et « reconnurent » qu’avec d’autres soldats ils avaient aligné des dizaines de Serbes et les avaient fusillés. Les corps auraient ensuite été jetés dans le four et devaient disparaître dans la chaux vive… Il y aurait eu, selon le communiqué officiel, « 22 civils serbes tués et brûlés dans le crématorium à chaux ». Un spectacle médiatique inouï s’ensuivit avec la présence sur le terrain d’une juge d’instruction, des « directs » à la télévision nationale serbe et la présentation des deux jeunes « terroristes », l’air hébété, tenant des propos confus devant les micros et les caméras. On apprendra plus tard que les frères Mazreku avaient été arrêtés le 30 juillet 1998, c’est-à-dire vingt-sept jours avant le spectacle de la révélation de leur « crime ». De toute évidence, ils étaient drogués lorsqu’ils parlaient devant les caméras. Condamnés, emprisonnés en Serbie, ils furent finalement reconnus innocents et libérés en mars 2002.
L’autre exemple est la fusillade par des hommes masqués, habillés en noir, le soir du 14 décembre 1998, dans le café Panda à Pejë, au Kosovo. 13 jeunes Serbes y étaient attablés. On dénombra six morts et trois blessés graves. L’émotion fut immense en Serbie et dans la communauté serbe du Kosovo. Des terroristes avaient fait un carnage dans un café fréquenté par des jeunes Serbes ! Plus d’une centaine de suspects furent bientôt arrêtés et soumis à des interrogatoires. Six jeunes Albanais « avouèrent » leur appartenance à l’UÇK et leur participation au crime. Ils furent finalement, fin 1999, déclarés non coupables et libérés. Le massacre du café Panda était l’œuvre des services de sécurité serbes.
Aleksandar Vučić, aujourd’hui président de la Serbie, alors vice-premier ministre, le reconnut publiquement lors d’une émission de télévision, fin 2013. Evoquant « le meurtre de six jeunes serbes au café Panda en 1998 », il déclara : « Il n’y a pas d’éléments prouvant que ce crime fut commis par des Albanais comme nous le pensions ».
Des affaires comme celles du « four crématoire » et du café Panda étaient destinés à combler des « manques » pour l’opinion publique serbe. On pouvait bien dénoncer les combattants albanais comme des « terroristes », mais il en fallait plus pour toucher la sensibilité des gens. L’UÇK montait des embuscades. Ses cibles étaient, avant tout, des policiers, des militaires et des paramilitaires. Les Albanais ne pratiquaient pas le terrorisme aveugle touchant la population civile. Rien qui puisse émouvoir l’opinion publique en Serbie et la mettre du côté du pouvoir comme d’odieux attentats aveugles et des crimes barbares !
L’affaire des trafics d’organes est du même tonneau. Elle a été montée plus tard, après la guerre, au début des années 2000. On a attribué à l’UÇK des prélèvements d’organes sur des prisonniers serbes, en Albanie, près de Burrel, dans une « maison jaune ». Les organes auraient été destinés à être « exportés », via l’aéroport de Tirana. Il y aurait eu des centaines victimes. Le crime était monstrueux.
On ne sait trop à quel moment il aurait pu être commis. Après les bombardements de l’OTAN du printemps 1999, alors que la Mission des Nations-Unies s’installait au Kosovo ? Il faut croire, quand même, que le dossier était suffisamment convaincant pour que la procureure du TPIY (Tribunal pénal pour l’ex-Yougoslavie), Carla del Ponte, le prît au sérieux et ordonnât une enquête sur le terrain, en Albanie, en 2004. Elle ne trouva rien. Mais, après son départ du Tribunal, elle revint sur cette affaire, dans ses mémoires publiées en 2006, comme s’il s’agissait d’un dossier en suspens, qui n’aurait pas été traité avec l’attention qu’il méritait.
C’était suffisant pour que la machine infernale fût relancée. Florence Hartmann, ancienne porte-parole de la procureure (et ancienne journaliste du Monde), pouvait bien écrire que Carla del Ponte portait des accusations « sans avoir le début d'une preuve ». Bernard Kouchner, ancien chef de la MINUK (Mission intérimaire des Nations-Unies au Kosovo), sentit parfaitement le coup. Interpelé par un journaliste serbe, en 2010, lors d’une visite au Kosovo, il répondit que ceux qui ont lancé cette accusation de trafic d’organes sur des prisonniers serbes « sont des salauds et des assassins ».
Le contexte, dans les années 2008-2010, était, en fait, favorable à la réussite du coup. Le 17 février 2008, le Kosovo proclama son indépendance. Les Russes et les Serbes étaient furieux et nombre de pays européens étaient hésitants, peu sûrs quant à la marche à suivre sur la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo. Aujourd’hui encore, pour des raisons qu’on imagine de politique intérieure, un pays comme l’Espagne ne reconnaît pas cette indépendance.
L’offensive fut menée, dès avril 2008, au Conseil de l’Europe. Les Russes y sont souvent malmenés sur des dossiers relatifs au respect des droits de l’homme dans leur pays. Ils auraient une occasion de renverser la situation. Un député russe présenta un projet de résolution pour une enquête sur un « trafic illicite d’organes humains au Kosovo ». Ce fut ensuite, fin 2010, le rapport Dick Marty, du nom d’un conseiller aux Etats suisse, élu « libéral-radical » du Tessin, ancien procureur, membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.
Dick Marty est, ce que l’on appelle dans la tradition léninienne, un « idiot utile ». Il ne partage pas la vision du Parti, il est même, objectivement, dans le camp ennemi. Mais, pour des raisons insondables (anti-américanisme ? égo ? besoin d’être reconnu dans le monde ?), il est prêt à se faire le porte-parole d’une cause à laquelle tient le Parti.
Tout a commencé pour lui en 2006 avec un rapport qu’il fit, devant le Conseil de l’Europe, sur les prisons secrètes de la CIA en Europe (dans lesquelles auraient été détenus des djihadistes). On imagine aisément l’intensité du travail d’enquête qu’eut à fournir un parlementaire suisse sur un sujet aussi sensible et la source de ses informations. Le Conseil de l’Europe lui confia ensuite une mission d’information sur la situation en Tchétchénie, en Ingouchie et au Daguestan. Son rapport sur le sujet, en 2009, lui permit de remercier les responsables de la Sécurité et de la Justice de ces républiques de la Fédération de Russie où il put mener son enquête dans le meilleur esprit de coopération, tout en relevant – indépendance oblige – que « la situation d'impunité quasiment totale pour les crimes commis par les représentants des forces de l'ordre dans le cadre des opérations contre-terroristes semble perdurer ».
Avec le rapport Marty, le dernier étage de la fusée de l’opération de désinformation était prêt. Entre temps, on découvrit opportunément un véritable trafic d’organes, en 2008, au Kosovo : dans la clinique « Medicus » à Pristina, des reins étaient prélevés sur des donneurs, certains venant spécialement de l’étranger, contre rémunération. Provocation dans laquelle seraient tombés des chirurgiens albanais appâtés par le gain ? Les reins auraient été réimplantés sur des patients à l’étranger. L’affaire de la clinique « Medicus » apportait une vraisemblance extraordinaire à l’accusation de trafic d’organes perpétré par l’UÇK quelques années plus tôt. Elle fut exploitée comme il convenait par Dick Marty dans son rapport « Traitement inhumain de personnes et trafic illicite d’organes humains au Kosovo ».
C’est sur la base de ce rapport, approuvé par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, que fut décidée la création de cette institution très originale qu’est le Tribunal spécial. Les tribunaux du Kosovo étant considérés incapables d’assurer la protection des témoins, on s’accorda sur une création hybride, mi-kosovare mi-internationale, une structure ad hoc appelée « Chambres spéciales et Bureau du procureur spécial ». Ainsi désigné, le tribunal a ceci d’original qu’il doit juger selon la législation du Kosovo, mais que son siège est à La Haye. Il est financé par l'Union européenne. Il est entièrement intégré au système judiciaire kosovar, alors que son personnel (les juges et le procureur) est composé de citoyens de l’Union européenne, des Etats-Unis et du Canada.
Nous savons maintenant qu’il n’aura pas à juger sur ce qui a fondé sa création : le prétendu trafic d’organes. Mais il demeure que le coup a parfaitement réussi. La condamnation sur des preuves bidon n’était pas le but recherché. La réussite est dans la trace que laissera le mensonge : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! ». Et dans la « patate chaude », aujourd’hui entre les mains des dirigeants de l’Union européenne : le Tribunal spécial pour le Kosovo.
Ne plus subir les conséquences de l’imposture
Il est urgent que l’Union européenne prenne la main sur le dossier Serbie-Kosovo. En 1998-1999, divisée, incapable d’arrêter les exactions perpétrées par le régime de Milosevic au Kosovo, elle n’a fait que suivre la décision américaine. Elle a été abusée ensuite par cette manipulation des services secrets serbes et russes qui a conduit à la création du Tribunal spécial. Et ce n’est pas en Europe, mais aux Etats-Unis, sous l’égide de Donald Trump, que se sont tenues les dernières négociations entre Serbes et Kosovars sur la normalisation de leurs relations.
La Serbie et le Kosovo sont deux Etats européens qui ont vocation à devenir membres de l’Union européenne. Ce sont aujourd’hui des démocraties. Il faut apaiser. Et donner de nouvelles perspectives.
Le sentiment d’injustice ressenti par les Kosovars est extrême. S’ils considèrent généralement que leur guerre était juste, ils sont loin d’être unanimes dans le jugement qu’ils portent sur la façon dont elle a été conduite. Et il n’est pas discutable que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité (au sens que l’on donne aujourd’hui à ces concepts) ont été commis par l’UÇK. Mais comment juger ces crimes dans un tribunal international sans juger en même temps les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, très nombreux, massifs et bien documentés, perpétrés par les forces de sécurité, l’armée et les paramilitaires serbes au Kosovo ?
Une décision raisonnable serait de fermer rapidement les Chambres spéciales et le Bureau du procureur spécial et de transférer le dossier d’accusation au Kosovo. Ces institutions étant intégrées au système judiciaire kosovar, le procès serait simplement délocalisé. Autrement dit, si l’on considérait qu’il était auparavant délocalisé à La Haye, il serait relocalisé au Kosovo.
Il va de soi que les inculpés seraient immédiatement libérés et se présenteraient libres devant le tribunal.
Serge Métais
Auteur de Histoire des Albanais. Des Illyriens à l’indépendance du Kosovo – Fayard, 2006.


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KOSOVO vingt ans après
Entretien avec Slobodan DESPOT

video :


https://nos-medias.fr/video/xavier-moreau-et-slobodan-despot-le-kosovo-vingt-ans-apres

Xavier Moreau et Slobodan Despot – Le Kosovo, vingt ans après (nos-medias.fr)



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