kalinka-machja CERCLE CULTUREL ET HISTORIQUE CORSE-RUSSIE-UKRAINE

Décès d’Alexandre Vladimirovich Plotto + ALEXANDRE PLOTTO. MESSAGE DE PARIS AUX HABITANTS DE SEVASTOPOL.


Décès d’Alexandre Vladimirovich Plotto + ALEXANDRE PLOTTO. MESSAGE DE PARIS AUX HABITANTS DE SEVASTOPOL.
Image ARTCORUSSE
http://artcorusse.org/



Alexandre Vladimirovitch Plotto, qui avait quitté la Crimée  à l'âge de 5 mois avec ses parents pour gagner Bizerte, en Tunisie, où s'était réfugiée l'escadre russe de la Mer Noire,  vient de disparaitre  le 19 octobre 2018 à Paris à l’âge de 99 ans.
Il était  l'auteur d'un ouvrage consacré à la marine impériale russe “Sous le drapeau de Saint André“ publié  en 1998.
Cet ouvrage contient notamment des biographies (125) des officiers de la Marine Impériale russe.

REF. Ouvrage : 

 
Au service du pavillon de Saint-André
Biographies d'amiraux de la Marine imperiale russe, rédigées d'après les documents d'archives collationnés par Alexandre E. Ioffé Édition : Paris : A. Plotto , 1998
Contributeur : Jacques Ferrand (généalogiste), Gérard Gorokhof
Auteur adapté : Alexandre Efimovitch Ioffé (1945-1994)

 
__________________

 
Communiqué du CERCLE DE LA MARINE IMPÉRIALE RUSSE

http://aaomir-cmir.net/

Extraits.


 
Alexandre Vladimirovich Plotto nous a quittés.
Avec lui, notre Cercle perd son dernier membre né sur la terre russe, à Sébastopol quelques mois avant l’évacuation de novembre 1920.
Avec lui, notre Cercle perd l’héritier d’une longue lignée de serviteurs de la Croix de Saint- André.
Avec lui, notre Cercle perd son historien de référence, incollable sur tous les détails de la gloire navale russe, homme- ressource irremplaçable.
Ses funérailles ont eu lieu jeudi 25 octobre en l’église St Serge, Paris 19ème.
Вечная память ! Mémoire éternelle.

Article signé Alexandre Jevakhoff et le conseil d’administration du Cercle de la Marine impériale russe.


__________________




                                                                 

artcorusse
artcorusse



 



ALEXANDRE PLOTTO. MESSAGE DE PARIS AUX HABITANTS DE SEVASTOPOL
Enregistrement vidéo de 2010 -  Nikolay Sologubovskiy

Chers invités et visiteurs à Sébastopol, et surtout chers habitants de cette ville,
Je prends la parole comme étant l'un des plus âgés parmi les citoyens de Sébastopol, et comme l'un des derniers survivants - devenus très rares - qui ont "participé" (si l'on peut dire) aux événements, dont le souvenir constitue la raison de votre présence de ces jours.
Je viens de m'attribuer l'appellation de "citoyen de Sébastopol", alors que ma vie dans la cité de ma naissance a été très courte - je n'avais que 5 mois lorsque l'on m’a emporté bien loin de ma patrie. Et pourtant je me sens si fortement lié à Sébastopol par des racines indestructibles !
Ces racines, ce sont les membres de ma famille et des familles apparentées dont les vies ont été associées à la vie et à l'histoire de Sébastopol.
Le plus proche de moi, c'est mon père, Vladimir Alexandrovitch Plotto; c'est à Sébastopol que s'est déroulé tout son temps de service dans la Flotte -jusqu'à son départ contraint lors de l'évacuation de cette Flotte hors de Russie en 1920. En mai 1914, à sa sortie de l'Ecole Navale, jeune aspirant de marine, il a été affecté en Mer Noire. Promu officier - avec le grade d'enseigne de vaisseau - au moment de la déclaration de guerre avec l'Allemagne, il a dû immédiatement faire face à sa situation de combattant. Pour sa participation à certaines "actions contre l'ennemi" il a été décoré de l'Ordre de Sainte Anne de 3ème classe avec mention "Pour la bravoure". Nommé officier sur le dreanought "Impératritsa Mariïa", il a servi sur ce bâtiment depuis sa mise en service jusqu'à sa perte par explosion en pleine rade de Sébastopol. Ainsi cette rade de Sébastopol aurait pu devenir son lieu de repos éternel ; il serait devenu "citoyen de Sébastopol" pour le siècle des siècles ... - ... mais moi je ne serais pas venu au monde ! 
Le plus marquant des citoyens de Sébastopol dans ma famille est mon grand-père maternel, Sérgueï Karlovitch Koulstrem. Il était capitaine de vaisseau lorsque, désigné pour la fonction de préfet de Sébastopol, il y a déménagé en 1909. Il y est mort en 1913, dans l'exercice de cette fonction, mais déjà promu au grade de général-lieutenant de la Flotte.
Je dois ici exprimer ma gratitude à Alexandre Andréévitch Zoubarev, historiographe à l'Hôpital de la Marine du nom de Pirogov, pour m'avoir procuré des exemplaires du journal "Le Messager du Médecin de Marine" dans l'un desquels il a publié un article sur la vie, la mort et les funérailles de Sérgueï Karlovitch. Comme il m'a été intéressant d'apprendre l'activité débordante de mon grand-père - en dehors même des charges de sa fonction - dans de nombreux comités et organismes de Sébastopol. J'avoue avoir lu avec une certaine fierté qu'en réunion plénière à l'occasion de ses funérailles- le conseil municipal de la ville décida d'inscrire sur la couronne mortuaire "De la part du gouvernement de Sébastopol, à Sérgueï Karlovitch Koulstrem, homme d'une intégrité absolue". De même en lisant dans l'article nécrologique du "Messager de Crimée" : "Le défunt avait peu d'amis, mais surtout des ennemis, de ceux qui s'adonnent aux petites combines, ceux dont l'incorruptible intégrité du défunt gênait les « magouilles ».
Pour ce qui est de mon autre grand-père, l'amiral Alexandre Vladimirovitch Plotto, je sais seulement qu'il était en Mer Noire au début de la guerre mais je crois que c'était à Odessa. En 1916 il commandait la base navale du port turc de Rizé, occupé par nos forces ; et en 1919, après la capitulation de la Turquie, il fut affecté à la base russe de Constantinople. On ne peut donc pas dire que sa vie ait été fortement liée à Sebastopol. Par contre il faut savoir que sa sœur Nathalie était mariée à l'amiral Fïodor Alékséevitch Vïatkin qui fut commandant du port de Sébastopol, et sa sœur Véra était l'épouse du général-major Evguéniï Alékséevitch Pastoukhov, frère de l'ingénieur-mécanicien principal du port de Sébastopol Nicolas Pastoukhov; un autre frère Pastoukhov, Constantin, fut le chef du secrétariat de la préfecture de Sébastopol .
Voici donc déjà comment ma famille a été représentée à Sébastopol !
Puis mon mariage m'a lié avec une autre famille de marins, les Kouchtchinski! Mon beau-père, Evguéniï Alekséévitch, à sa sortie de l'Ecole Navale, a été nommé à Sébastopol ; il a navigué sur différents bâtiments de la Flotte de la Mer Noire jusqu'à son évacuation en novembre 1920. Son grand-père, Trifon Guéorguiévitch Kouchtchinski, étant sous-lieutenant du Corps des navigateurs de la Flotte, a participé à la bataille navale de Sinope - défaite cuisante pour la flotte turque - puis a combattu sur les fortifications-nord au cours du siège de Sébastopol.
C'était alors la "guerre de Crimée", la guerre à Sébastopol-même ... Mais je peux remarquer que mon arrière-grand-père, Karl Fïodorovitch Koulstrem, avait aussi participé à la "guerre de Crimée" - mais c'était loin de Sébastopol, c'était dans le Golfe de Finlande quand les escadres anglaise et française menaçaient Saint Pétersbourg. C'est que les actions militaires entreprises lorsque les forces armées de l'Angleterre, de la France, de l'Autriche, de la Sardaigne et de la Turquie attaquèrent la Russie - aussi bien en Crimée qu'en Baltique, sur les Solovki ou au Kamtchatka - font toutes partie de la "guerre de Crimée". Gagner la "guerre de Crimée", c'était pour les alliés attaquants gagner la guerre contre la Russie.
 La Crimée c'était, c'est la Russie.
De même, il y a 90 ans, pour tous les navires qui prenaient la mer vers Constantinople, la Crimée dont les côtes se perdaient au loin dans la brume nocturne, c'était la Russie qu'ils perdaient. 
Oui ! Il y a 90 ans ! Ce furent des jours terribles et douloureux ! Pas seulement pour ceux qui partaient - près de 150 000 personnes, mais aussi pour de nombreux qui restaient. Les émigrants, eux, perdaient leur Russie, mais plus de 100 000 restants perdirent leur vie ou leur liberté au cours des mois qui suivirent, lorsque régna la " Terreur rouge » organisée par les Bela Kuhn et d'autres qui haïssaient la Russie
Je ne veux pas m'étendre sur ces jours tragiques. Les historiens se chargent de les analyser.
Je voudrais seulement me rapprocher de vous, je voudrais m'unir à vous dans vos sentiments ; je voudrais être avec vous, non comme un touriste, un visiteur de passage, mais comme un véritable citoyen de Sébastopol.
Je me souviens de ma jeunesse à Bizerte ; encore adolescent, je pensais quelquefois à mon avenir. Il m'arrivait d'aller vers la baie où finissaient de rouiller quelques bateaux venus de Crimée en 1920; j'arrivais à grimper sur le pont d'un des vieux torpilleurs, je m'installais dans le poste de commande, je fermais les yeux et je me pénétrais de la conscience que j'étais sur un navire construit en Russie, un navire de la Flotte russe et je me mettais à " imaginer" - à imaginer que s'il n'y avait pas eu cette révolution horrible ma vie aurait été si différente; mon avenir aurait été si évident, j'aurais suivi la trace de mes père, grands-pères, arrière-grand-pères et autres ancêtres et parents officiers de marine (j'en ai compté près de 30 dans ma famille).
 Mais ce n'était que rêve !
Et si j'avais été aujourd'hui à Sébastopol, peut-être serais-je allé au bord de la mer et j'aurais aussi un peu rêvé : pourquoi ne suis pas un vieux marin retraité revenu dans le berceau de son enfance après un longue vie à bourlinguer au loin, au service de la Russie ?
Mais les pensées me ramènent à ces jours d'il y a 90 ans. Oh ! ce ne sont pas des souvenirs - je n'avais que 5 mois. Je sais par ouï-dire que de Sébastopol à Bizerte on m'a porté d'un navire sur un autre. On aurait dû partir sur le "Gnévnyï «, le torpilleur de mon père, mais au dernier moment il fut affecté sur le "Pylkiï", sur lequel nous arrivâmes à Constantinople ; là, il revint sur le "Gnévnyï " et la famille fut placée sur le Tsérigo. Nous sommes restés à Constantinople près de 3 mois, attendant que des remorqueurs partis à Bizerte en décembre reviennent chercher les bateaux restés en Turquie ; notre trajet Constantinople-Bizerte se fit sur le vieux cuirassé Guéoguiï Pobédonosséts.
Notre vie en Tunisie fut celle de nombreux "réfugiés russes". Est-ce la peine d'en parler ?
L'expérience due à ma longue vie professionnelle confirma ce qui n'était au début qu'une réflexion due à l'amertume d'être un "réfugié". Oui, nous avions beaucoup perdu du fait de ces "jours tragiques" d'il y a 90 ans, mais c'est surtout la Russie qui avait perdu. Sans même parler de tous ceux qui ont péri au cours de la révolution, de la guerre civile, combien de forces vives, combien de cerveaux, de talents quittèrent alors leur patrie et furent perdus pour la Russie !  …. Et se retrouvèrent dans d'autres pays dans le monde. Certains émigrants ont rendu leurs noms célèbres dans les domaines de la science, de la technique, de l'art, de la culture. On en parle quelque peu. Mais combien d'autres sont restés anonymes. Et pourtant ... ! 
J'ai moi-même travaillé dans une grande entreprise française de l'industrie électrique ; mes fonctions m'amenèrent à rencontrer des personnes haut-placées dans les réseaux de production d'énergie de nombreux pays du monde. Où que ce soit, en France, en Belgique, au Brésil, aux USA, en Australie ...  de nombreuses fois j'ai eu affaire à des émigrés russes ou leurs descendants, et cela dans diverses spécialités. Je pensais chaque fois que c'étaient des compétences qui auraient dû servir la Russie.
Dans les années 60 j'ai eu aussi à me rendre en Union Soviétique avec un groupe d'ingénieurs. De ce voyage les impressions les plus diverses me sont restées ; des sentiments agréables comme celui d'entendre parler russe tout autour de moi, de m'installer dans le métro et regarder tous ces Russes, dont beaucoup plongeaient leurs regards dans un livre ; un sentiment de bonheur en découvrant tant de monuments et d’œuvres rappelant la richesse de l'Histoire et de la Culture russes ... et cela dans un pays dont le "R" du nom - U.R.S.S.- n'indiquait même pas qu'il était russe. Il y avait aussi d'autres impressions qui étaient loin d'être positives ...   De plus j'ai été très traumatisé par le fait de ne pouvoir aller à Mon Sébastopol. Notre itinéraire nous avait amené à Yalta, nous étions si près de Sébastopol ... mais, à cette époque, Sébastopol était une "ville fermée". Quelle déception pour moi !!!
Comme tout a changé depuis cette époque ! Quel bonheur tout ce changement ! combien il a fallu attendre ! Mais maintenant c'est moi qui suis incapable d'aller vers vous - l'âge a enlevé mes forces. Mais cela ne fait rien. je me réjouis de pouvoir communiquer sans aucun problème avec les habitants de Sébastopol ! je me réjouis simplement de savoir que j'aurais pu y aller si mes forces l'avaient permis; je me réjouis de savoir que j'aurais vu le pavillon de Saint André flotter sur les navires en rade Sébastopol. Voila !
Mais parlant de ce pavillon, je sens comme un nuage assombrir mes pensées. Est-ce possible que dans quelques années ce symbole des gloires de la Russie disparaisse de cette rade ? Cela rappellerait presque les journées d'il y a 90 ans. Est-il admissible que la croix d'André le Premier Appelé disparaisse des côtes de la Crimée, cette terre où le Saint Apôtre a mis le pied pour sa mission d'apporter l'Évangile aux peuples de la Russie ? Espérons, Espérons que cela ne se fera pas.


LIENS VIDEOS :

https://www.dailymotion.com/video/xfkm8k


https://www.dailymotion.com/video/xfkll3


____________________


https://sevastopol.su/news/umer-posledniy-svidetel-russkogo-ishoda-iz-sevastopolya


Вот текст видеообращения, которое было сделано в Париже в 2010 году Николаем Сологубовским.

Послание Александра Владимировича Плотто гражданам Севастополя

Дорогие Севастопольцы,
Я обращаюсь к вам, как один из самых старых Севастопольцев и как один из очень редких теперь оставшихся в живых, если так можно выразиться, «участников» событий 1920 года!
Я назвал себя «старым Севастопольцем», хотя моя жизнь в Севастополе была совсем короткой - меня увезли, когда мне было всего полгода. И все же я ощущаю себя Севастопольцем, ибо моими предками, корнями я связан с этим «моим родным» городом. Действительно, мои корни – это члены моей семьи, жизнь которых была связана с Севастополем.
Самый близкий – мой отец, Владимир Александрович Плотто. Он всю свою службу во флоте – до вынужденного отъезда (в 1920 году) из России, провел в Севастополе. По производству в корабельные гардемарины из Морского Корпуса, он был назначен на линейный корабль ПАНТЕЛЕЙМОН. Получив офицерский чин мичмана при объявлении войны с Германией (в 1914 году), он сразу же попал в боевую обстановку. За участие в бою ПАНТЕЛЕЙМОНА с Гебеном (немецким крейсером в Черном море), был награжден орденом Св. Анны «за храбрость». Назначен на дредноут ИМПЕРАТРИЦА МАРИЯ, он прослужил на нем от входа его в строй до самой его гибели после взрыва на рейде Севастополя. Этот рейд мог бы быть его могилой (так он стал бы «Севастопольцем» навеки вечныя,  ... но я бы не родился!)
Самым почетным Севастопольцем из моей семьи является мой родной дед, отец моей матери, Сергей Карлович Кульстрем. В чине Капитана 1-го ранга, он переселился в Севастополь после назначения в 1909 на должность градоначальника. Оставался им до самой своей смерти в июне 1913 г., будучи уже в чине генерал-лейтенанта флота.
Я выражаю теплую и искреннюю благодарность Александру Андреевичу Зубареву - историографу Севастопольского госпиталя имени Пирогова - за присланные мне номера «Вестника Морского Врача». В одном из них напечатана его биографическая статья о жизни и смерти Сергея Карловича. Как интересно мне было узнать о деятельности моего деда помимо его прямых обязанностей: сколько занятий по попечительству и председательству разных комитетов, союзов, организаций и обществ! 
Трудно мне было не испытывать гордость при чтении решения Севастополькой Думы возложить на гроб усопшего градоначальника венок с надписью «От городского самоуправления Севастополя, Сергею Карловичу Кульстрему, честнейшему человеку».  А также при чтении статьи в газете «Крымский Вестник»: «У покойного было мало друзей, но зато очень много врагов... те, которые обделывают делишки, те, которым мешала неподкупная честность покойного.  
Про моего другого деда, контр-адмирала Александра Владимировича Плотто, я знаю, что он служил на Черном Море с начала войны 14-го года, но он служил главным образом в Одессе.  В 1916-м году он был комендантом оккупированного турецкого порта Ризе, а в 19-м, после прихода союзников в побежденную Турцию, он прикомандирован в Русскую Базу в Константинополе. Таким образом, его жизнь не была тесно связана с Севастополем, зато его сестра Наталия была замужем за командиром Севастопольского порта, контр-адмиралом Федором Алексеевичем Вяткиным, а вторая сестра, Вера, была женой флота генерал-майора Евгения Алексеевича Пастухова, брата главного инженер-механика Севастопольского порта с 1900 года, Николая Пастухова. О другом брате – Константине Пастухове – я узнал из статьи «Крымского Вестника», что он был правителем канцелярии Севастопольского градоначальства. 
Немало оказалось в моей родне Севастопольцев!
А когда я женился, то сроднился тогда с еще одной морской семьей – Кущинскими.  Мой тесть – Евгений Алексеевич – после производства в 1916 году из Морского Корпуса, был назначен в Севастополь, плавал на разных кораблях до самой эвакуации Черноморского Флота. А его дед, подпоручик Корпуса Флотских Штурманов, Трифон Георгиевич Кущинский, участвовал в разгроме турецкого флота на Синопском рейде и затем служил на северном укреплении в обороне Севастополя. Это была Крымская война (1853-1856 гг.), война в Севастополе. 
А можно заметить, что мой прадед Карл Федорович Кульстрем тоже принимал участие в Крымской войне, – но это было в Финском заливе, – когда англо-французская эскадра угрожала Петербургу. Ведь к Крымской войне присоединяют тоже действия в Соловках и на Камчатке. Да... Крымской называют эту войну, когда на Россию напали Англия, Франция, Австрия, Сардиния и Турция. Победа в Крымской войне для вражеской коалиции означало победу над Россией.
Крым – это Россия!
А также много лет тому назад для уходящего Черноморского флота, Крым, удаляющийся в ночную мглу, – это была тоже Россия, которую мы теряли.
Да, это были скорбные дни – 1920 год! – скорбные не только для удаляющихся почти ста пятидесяти тысяч беженцев, но и для многих оставшихся на Родине. Беженцы-то теряли Россию, тогда как среди тех, кто остался, более 100 000 человек потеряли жизнь в последующие месяцы, когда в Крыму царил красный террор, которым руководили Бела Кун и другие ненавидящие Россию.    
Я не хочу говорить об этих трагических днях, это – дело историков…
Я только хотел бы приблизиться к вам, в Севастополе, и разделить с вами ваши чувства. Я могу только горевать, почему я не с вами, не среди вас? 
Но не как гость или турист, но среди вас как настоящий житель Севастополя.
Я вспоминаю мою юность в Бизерте (порт на севере Туниса, в Африке, куда в 1920-1921 гг. пришли корабли Русской Эскадры, покинувшей Крым), когда, еще подростком, я стал задумываться о своем будущем. Я иногда взбирался на ржавеющий корпус одного из русских кораблей, те, которые прибыли из Крыма, я устраивался в рубке старого миноносца, закрывал глаза, и наслаждался сознанием того, что я на корабле, построенном в России, корабле Российского Флота – и мечтал, мечтал… Не было бы революции, вся моя жизнь сложилась бы по-другому. Я, конечно, пошел бы по линии моих предков, отца, дедов и прадедов и пра пра пра и многих родственников (я насчитал в моей семье около 30-ти морских офицеров). Я бы пошел служить во Флот! Но это была неосуществимая мечта!
А был бы я сейчас в Севастополе, я бы встал на берегу моря, закрыл бы глаза и также помечтал бы: почему я не отставной моряк русской родины, вернувшийся после долгих плаваний в родной город на склоне лет?
Но мечты мои быстро рассеиваются…. 
Мыслями я возвращаюсь к скорбным дням многолетней давности. Говорить об этих днях? Собственных воспоминай, конечно, нет. По рассказам знаю, что в пути из Севастополя до Бизерты меня – шестимесячного ребенка – переносили с одного корабля на другой. Отец служил тогда на эсминце ГНЕВНЫЙ, но на переход до Константинополя его откомандировали на ПЫЛКИЙ. Проводя в Константинополе почти 3 месяца, семья перешла на недостроенный эсминец «ЦЕРИГО». Отец вернулся на «свой» корабль «ГНЕВНЫЙ», а для перехода в Бизерту семью поместили на броненосец «ГЕОРГИЙ ПОБЕДОНОСЕЦ».
Ну что же говорить о себе? Вспоминать неприятные впечатления, которые остались от осознания себя «беженцем» – «русским беженцем» – на чужбине в жизненном пути? Нет, отставим.
Долгие годы моего профессионального жизненного пути меня не покидала мысль, которая впоследствии превратилась в убеждение. А убедился я в том, что родина Россия потеряла очень много из-за «этих скорбных дней» тех далеких дней. Не говоря уже о погибших, о жертвах революции, гражданской войны, сколько живых сил, сколько умов и талантов были потеряны для России! И все они оказались в разных странах мира!
О всемирно известных эмигрантах, которые прославили свои имена в разных областях науки и техники, культуры, искусства, знают все.
Но есть и другие, о которых никогда не говорят. По роду моей деятельности, а служил я в электротехнической французской фирме, мне пришлось немало побывать в разных странах и встречать высокопоставленных лиц в области энергетики. Куда бы я ни попадал – будь то Франция, Бельгия, Бразилия, Америка или Австралия и дальше, я очень часто имел дело с русскими эмигрантами! И самых разных профессий! Это были всё люди, знания которых не служили России!
В шестидесятые годы я был тоже в Советском Союзе с делегацией французских инженеров. От этой поездки остались самые разнообразные чувства: было и чувство удовольствия, радости слышать все время вокруг себя русскую речь, смотреть в метро на русских людей, большинство из которых имели книжку в руках (такой контраст с неуютным парижским метро), радость находить столько предметов и памятников, показывающих богатство русских истории и культуры, хотя это было в стране, которая носила название – эСэСэСэР или URSS – в котором даже буква «Р» не указывала на Россию...
Были тоже и другие чувства, далеко не положительные. Но самое обидное для меня было то, что я не смог побывать в моем родном городе  Севастополе,  хотя маршрут нашей поездки привел нас в Ялту, так близко от Севастополя!. Но в те годы Севастополь был «закрытым городом». Как обидно было!
А какая теперь перемена по сравнению с тем временем! Как радостно, что всё так переменилось.  Долго пришлось ждать этого момента, но, увы, теперь уже у меня нет сил приехать к вам, но ничего, я радуюсь, что можно так легко и свободно общаться с Севастопольцами.
Я даже радуюсь только тому, что я без всяких препятствий мог бы там быть, смотреть на всё то, о чем я слышал в детском возрасте.
Я радуюсь, что, наконец, увидел бы развивающийся над кораблями Андреевский флаг на рейде Севастополя.          
Но говоря об этом флаге, я чувствую, как маленькая тучка проходит в моих мыслях. Возможно ли, что через несколько лет этот символ славы России исчезнет с рейда Севастополя? А значит повторится то, что было много лет тому назад!  
Допустимо ли то, что знамя с крестом Андрея Первозванного унесут из этой земли – из Крыма, – куда вступил Святой Апостол, святая миссия которого была принести христианство населению русских земель.
Нужно надеяться, что этого не произойдет!   
Александр Владимирович Плотто.

Власта Пидпалая